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i-syrene
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17 janvier 2008

La nuit

La nuit a glissé sur la ville.

Tout doucement, sans faire de bruit.

Elle l’a enveloppée d’un halo doré, moelleux comme un baiser.

Elle a allumé les réverbères, les lampadaires, les néons, les enseignes, les vitrines.

Elle a lustré les avenues, les boulevards.

Elle a mis du velours dans les yeux de ceux qui déambulent entre ses bras immenses,

Et elle les a enivrés, simplement enivrés.

La nuit a glissé sur la ville

Tout doucement, sans faire de bruit.

Elle lui a soufflé un air de fête, mezzo voce,

Clarinette et bandonéon,

Et l’a fait rire, dans les théâtres et les cafés.

Elle a versé des bulles dans les yeux des joyeux noctambules qui dansent entre ses bras immenses.

Et elle les a embobinés, complètement embobinés.

La nuit a glissé sur la ville,

Bas de velours et des lumières à chaque doigt.

Mais moi, je me suis mise à trembler sous la lune couchée.

La nuit s’est mise à chalouper dans les rues de la ville, fourreau de soie et catogan de ténèbres.

Mais moi, je me suis mise à gémir sous les étoiles mouchées.

La nuit s’est mise à courir, à sauter, à danser sur les murs de la ville, pattes de chat, gestes de pantomime, dentelles sous la fourrure brillantinée.

Mais moi je me suis mise à hurler sous le ciel trop obscur.

La nuit s’est approchée, museau poudré, rire humide, voix d’outre-rêve, claire pourtant, les yeux pailletés d’un brin de cruauté.

Et moi, je me suis retirée, loin, au-dedans de moi-même.

Elle a tendu vers moi ses griffes de lumière, a touché mon cœur qui palpitait encore, a déchiré d’un coup mon costume de monstre. Et puis elle est partie.

Elle a repris sa route, bas de résilles et gants de soie, les dentelles défaites, le sourire enjôleur, la belle, montrant ses épaules d’aurore.

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